Les nouvelles technologies, et notamment la blockchain, ont ouvert de nouvelles possibilités qui transforment le marché des services offerts aux investisseurs. Passage d’ordres, reportings ou due diligences, de nouveaux acteurs s’emparent de ces opportunités pour développer des plateformes de services. Et rebattre les cartes d’un marché jusqu’ici très concentré et stable.

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Qu’est-ce que la plateformisation des services aux investisseurs ?

S’agirait-il simplement de la manière d’industrialiser à grande échelle les services proposés aux utilisateurs ?

Pour expliquer la plateformisation, il convient de revenir sur ce qui la caractérise.

Première caractéristique : la mutualisation, c’est-à-dire la mise à la disposition des clients d’une plateforme répondant à leurs besoins les plus universels : gestion des rétrocessions, due diligences, outil de gestion de portefeuille…

Cet élément se combine avec la personnalisation des services proposés grâce à l’apport complémentaire de solutions sur mesure.

Troisième caractéristique enfin : l’externalisation. Elle permet aux clients de se concentrer sur leur cœur de métier en ayant recours à un tiers de confiance.

La plateformisation comme vecteur de transformation du marché

La plateformisation est aujourd’hui un mouvement de marché grâce au relais de croissance qu’elle représente. Ces nouvelles plateformes permettent à leurs utilisateurs de réduire leurs coûts, en faisant appel à des solutions digitales et innovantes (auxquels s’opposent historiquement des processus manuels) ou en raccourcissant les schémas opérationnels (notamment sur la réception-transmission d’ordres).

De plus, l’hégémonie des acteurs traditionnels (notamment les asset servicers : CACEIS, BPSS, SGSS) a tendance à s’éroder au profit de nouveaux entrants, plus disruptifs qui répondent aux mêmes besoins mais différemment : connexion en API, utilisation de la blockchain, réactivité de leur service client… Ces nouveaux acteurs permettent de basculer vers un mode opérationnel plus efficient pour les institutionnels.

Car l’enjeu est également de créer un circuit court, de prendre en charge via la technologie l’ensemble des actions nativement intermédiées. L’utilisateur de la solution peut ainsi dégager du temps sur des pans d’activités à plus forte valeur ajoutée et bénéficier d’une amélioration en quelque sorte naturelle de la donnée grâce au fonctionnement en écosystème de ces nouvelles plateformes.

La proposition de valeur présente alors deux avantages :

  • Prendre en charge les activités chronophages en les sécurisant et en donnant une piste d’audit
  • Bénéficier d’une porte d’entrée vers un écosystème personnalisé, ce qui renforce la proximité entre acteurs : on passe donc d’un monde siloté à de l’open source.

Plateformisation et possibilité de nouveaux services

Le rééquilibrage du business model entre sociétés de gestion et distributeurs a entraîné le développement de services dédiés aux sociétés de gestion.

Pour MFEX by Euroclear, les plateformes doivent jouer ce rôle d’ouverture sur le business. A ce titre, la maturité des services actuels, l’intégration dans un grand groupe, et la diversification des services font partie de leurs enjeux clés. D’un autre côté, la croissance peut être stimulée par la vision de marché permise par l’exploitation de la donnée, les services aux sociétés de gestion, l’ESG dans son ensemble, ainsi que la gestion opérationnelle des fonds alternatifs .

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Pour IZNES, la taille critique constitue un enjeu important pour une place de marché, où il faut à la fois suivre le chemin de l’adoption de la solution par ses clients les asset managers, et se positionner comme un point d’accès unique à l’ensemble de fonds pour les assureurs vie en UC.

Plateformisation : quelles nouvelles opportunités ?

Quelle serait alors l’évolution de l’écosystème ? On peut notamment penser à la complémentarité des offres, la création d’une plateforme unique all inclusive, à la création de nouveaux services…

Pour les partenaires du Lab.UC, le KYC digital obligatoire, dans un contexte de nécessité réglementaire de connaître leurs clients finaux, la pression sur les coûts et le service délivré concernant le trading et les services de distribution, seront les facteurs qui influenceront l’évolution de l’écosystème.

Pour conclure, nous pouvons affirmer que la plateformisation constitue mouvement de fond, et un basculement structurel. La logique partenariale et écosystème poussée par la montée en charge technologique facilite les interconnexions, et fait partie de la réalité de marché. Ce mouvement sera, selon la rigidité des infrastructures en place, plus ou moins aisé.Malgré la volonté des acteurs de proposer une mise en service plus efficiente, les freins sont parfois bien plus culturels que techniques. Comme tout mouvement de marché, cela passe par une phase de foisonnement faisant apparaître de nouveaux acteurs. Vient ensuite une phase de structuration apportant la spécialisation par pans d’activité, puis de restructuration. Reste à observer de quelle manière les acteurs de l’écosystème vont se spécialiser à l’avenir.